Quelle corrélation y a t-il entre QI et succès professionnel?
Dans son livre « Outliers », Malcolm Gladwell prend comme comparaison la corrélation entre la taille et le succès au basket-ball.
Entre une taille de 1,75 m et de 2,00 m environ, écrit-il, chaque centimètre supplémentaire augmente statistiquement les chances de succès : un joueur de 1,95 m a beaucoup plus de chances de percer en NBA qu’un joueur de 1,85 m, toutes choses égales par ailleurs.
Au delà de 2 mètres environ, ce n’est plus vraiment le cas, et un joueur de 2,10 m n’aura pas un avantage significatif par rapport à un joueur de 2 m, car d’autres facteurs prendront plus d’importance pour atteindre l’excellence : l’agilité avec la balle, la vitesse et la qualité de placement…
En gros, il faut être « suffisamment grand », il y a un effet de seuil.
Gladwell soutient qu’il en est de même pour le QI, et que si la corrélation avec le succès est indéniable jusqu’à un certain seuil (il avance le chiffre de 120), c’est beaucoup moins vrai au-delà car d’autres formes d’intelligence non mesurées par les tests de QI comme la créativité, les qualités relationnelles et l’intelligence pratique vont prendre le relais pour départager celles et ceux qui ont un QI « suffisamment élevé ». Il prend notamment comme exemple les lauréats américains du Prix Nobel, exemples et statistiques à l’appui.
Un effet de seuil qui il me semble donne matière à réfléchir, et à questionner le culte du surdoué ou « HPI » qui s’est emparé de notre société, de l’école aux cabinets de psy et de coachs…
Source:
Malcolm Gladwell – Outliers, The Story of Success » (2009)
Chapter 3, « The trouble with geniuses, part I. »
Pour aller plus loin :
Howard Gardner – Les intelligences multiples
Christophe Bourgois-Costantini – Vous êtes 10 fois plus intelligent que vous ne l’imaginez