Violence des échanges en milieu tempéré

Les cas les plus graves de souffrance au travail auxquels j’ai été confronté dans mon métier de coach se situaient dans leur majorité dans le secteur public. Ça peut sembler paradoxal, car c’est le privé qu’on associe géné...

par
Jean-Marc Phelippeau
|
13
October
2020
Management

Les cas les plus graves de souffrance au travail auxquels j’ai été confronté dans mon métier de coach se situaient dans leur majorité dans le secteur public.

Ça peut sembler paradoxal, car c’est le privé qu’on associe généralement à la violence des échanges en milieu tempéré.

Oui mais justement : un véritable conflit y dure rarement très longtemps. En général, s’il ne se résout pas dans un délai raisonnable, l’un des deux protagonistes se fait virer (s’il y a un lien hiérarchique entre les deux), muter ou part de lui-même.

C’est brutal sur le coup oui, mais permet ensuite à chacun de rebondir.

Dans le public, il est assez courant de passer dix ans voire plus dans le même service. Le licenciement n’y est pas une option, ni même le départ volontaire (la peur du monde extérieur ou le manque d’employabilité s’y opposent).

Par ailleurs, la chaine managériale y est plus souvent en compétition avec les syndicats, et l’équilibre des rapports de force favorise le statu quo.

Résultat, un conflit peut y durer de longues années, pourrir et se transformer en violence: placardisation, harcèlement moral, arrêt maladie de longue durée.

Bref, on est dans un cas où la protection (emploi à vie, etc.) peut in fine favoriser l’oppression.

L’enfer est pavé de bonnes intentions.