On l’avait un peu oublié… L’esprit critique est la base de la pensée scientifique et de la philosophie des Lumières.

Il fait aussi partie, avec la coopération, la créativité et la communication, des 4C, les compétences clés de l’avenir. Celles peu susceptibles d’être remplacées par l’intelligence artificielle.

Oui mais voilà aujourd’hui, faire œuvre de pensée critique dans le débat public, c’est louvoyer entre crédulité et paranoïa.

La crédulité qui nous guette si on manque de sens critique, face à la complexité du monde et à la multiplicité inédite des sources d’information permise par Internet. Savoir lire une statistique, distinguer un fait avéré d’une fake news n’a jamais été aussi important, ni aussi difficile.

Distinguer un fait objectif (qui s’impose à nous, par exemple : la Terre est ronde), d’une opinion subjective, que l’on peut soumettre à la critique, est aussi un apprentissage et un entrainement.

A l’inverse, l’excès ou le mauvais usage du sens critique peut nous mener à la paranoïa: quand on se passe de faits ou qu’on les déforme, notre besoin de sens et de réduction de la complexité risque de nous faire accueillir à bras ouverts théories conspirationnistes en tous genres.

Sur ce point, j’ai trouvé la dernière chronique d’Olivier Babeau éclairante :

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/olivier-babeau-il-est-plus-rassurant-de-croire-a-des-complots-que-de-reconnaitre-le-chaos-qui-nous-gouverne-20201117